le blog poesieducorps
Laisse déchirer tes voiles.
Qui es-tu, fraîche fillette,
Dont le regard clair reflète
Le soleil et les étoiles ?
Maintenant te voilà nue.
Et tu vas, rieuse encore,
Vers l'endroit d'où vient l'aurore ;
Et toi, d'où es-tu venue ?
Mais tu ralentis ta course
Songeuse et flairant la brise.
Délicieuse surprise,
Entends le bruit de la source.
Alors frissonnante, heureuse
En te suspendant aux saules,
Tu glisses jusqu'aux épaules,
Dans l'eau caressante et creuse.
Là-bas, quelle fleur superbe !
On dirait comme un lys double ;
Mais l'eau, tout autour est trouble
Pleine de joncs mous et d'herbe.
Charles Cros
Mer 19 oct 2005
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